Le lendemain, affût au même endroit que pour les grands cormorans, (voir «un oiseau décrié»). Le niveau d’eau a encore baissé et la plage s’est agrandie. Les souches, trop proches du bord, ne sont plus attractives pour les cormorans. Par contre un banc de sable se dessine à 100m devant l’affût et délimite ainsi, une petite mare, environ ½ hectare, emprisonnant, entre autres, de nombreux poissons-chats.
Une manne pour les hérons cendrés (Ardea cinerea) qui seront les invités du jour ! Pour débuter ce petit reportage, je vais tenter de vous illustrer un comportement particulier que j'ai observé lors de 6 séances d'affût de 5 heures.
Tout commence par la capture d'une proie !
Quand il s'agit d'une petite carpe, d'un petit brochet ou, comme là, d'une écrevisse, le héron retourne sa proie pour la mettre dans le bon sens et l'avale sans autre préliminaire.
Tête en avant, la proie est vite avalée.
Quand la prise est un poison-chat, comme ici, capturé dans la lumière froide du petit matin, les choses se déroulent bien différemment.
Tout d'abord le poisson est lavé à de nombreuses reprises (en moyenne une quinzaine de fois).
Si la capture a eu lieu en eau un peu profonde, après quelques lavages, il faut ensuite se rapprocher du bord.
Tiens, un poisson-chat volant !
Avec un peu de chance, l’atterrissage a lieu devant le photographe ! Ce n'est pas pour lui déplaire !
Le poisson-chat est alors frotté à de nombreuses reprises sur le fond sableux. Les phases de lavages en eau claire et de frottages sur le sable s'alternent une dizaine de fois. J'imagine que tout cela a pour but de débarrasser le poisson chat de sa gangue épaisse de mucus ? Gêne-t-elle le héron ? Est-elle toxique ou a-t-elle mauvais goût ? Je ne sais pas mais j'ai pu constater que systématiquement tous les hérons (jusqu'à 12 posés devant l'affût) adoptaient ce même protocole en cas de capture de poisson-chat. (D'ailleurs si quelqu'un a plus de renseignements à ce sujet, je suis preneur).
Tout cela prend du temps, en moyenne une dizaine de minutes, une aubaine pour le photographe, et ne manque pas de provoquer la convoitise de congénères et voisins qui voudraient bien profiter du travail effectué.
Il y a des profiteurs partout !
Après ce nettoyage méticuleux, le poisson-chat est alors mis dans le bon sens et avalé classiquement.
On pourrait croire que tout est fini, mais non. Systématiquement les hérons vont ensuite nettoyer leur bec, d'abord en le lavant dans l'eau puis en le frottant sur des souches qui émergent de la surface. Celle-ci, fendue en deux, était la préférée. Cela tombait bien puisqu'elle était devant mon affût !
Cette fois, avec son bec tout propre, il est prêt à s'envoler vers de nouvelles captures !
Voilà, j’espère avoir réussi à vous illustrer, en quelques clichés, ce comportement que je n'avais jamais observé auparavant. C'est vrai que c'est la première fois que je photographie des hérons cendrés pêchant des poissons-chats. Sur l’étang où je vais habituellement ils ne pêchent que des carpes ou des perches. Ceci explique sans doute cela.
Pour conclure cette série de hérons, quelques photos qui me rappellent de très bons souvenirs ! Celui-ci arpente la plage au milieu des souches et des moules d'eau douce (Anodonta anatina) échouées.
Au printemps, à quoi rêvais-tu ?
C'est bien beau de rêver, mais n’oublions pas que madame qui couve m'a fait une liste de courses ! Elle a besoin de branches pour recharger son nid.
Allez, en route sinon je vais être en retard !
Un pan de berge effondré me donne l'occasion de clichés un peu originaux.
Bonne pêche en tous cas pour celui-ci !
Il faut juste tomber sur un héron coopératif qui se place juste où je voulais ! Pour être tout à fait exact, j'avais remarqué qu'un héron s’arrêtait toujours avant de faire les 2 derniers pas qui l'auraient positionné à l'endroit exact où je l’espérais. Alors ce matin-là, j'avais légèrement déplacé mon affût pour être bien placé et j'ai eu la chance qu'il ne change pas ses habitudes !