Les grues hivernent autour de chez moi, et même s'il y a des individus de passage, il reste toujours un noyau présent de décembre à fin février en règle générale. Elles passent la nuit posées, les pieds dans l'eau dans certaines lagunes afin de se protéger des prédateurs. Un soir, lors d'un affût de repérage, ce sont deux biches qui traversent la lagune dans toute sa largeur et réalisent ainsi un vieux rêve de plus de quarante ans !
Après quelques pas, elles boivent de concert.
Par moment, elles semblent jouer à sauter dans l'eau.
Elles courent et s'éclaboussent.
Je suis ravi et je profite à fond du spectacle.
Alors que la pluie fait son apparition, elles font un virage et viennent vers moi.
Petit à petit, elles se rapprochent.
Elles marchent tranquillement et j'ai tout le temps de multiplier les clichés.
De temps en temps, elles marquent une pause pour écouter les cris des grues qui commencent à arriver.
Elles reprennent leur marche en avant.
A nouveau, elles se mettent à batifoler.
Derrière l’appareil photo, je suis aux anges.
Elles se rapprochent du bord.
Elles accélèrent le mouvement.
Elles trottent vers la berge.
Finalement, elles passeront à 25 mètres de l'affût dans les grandes molinies qui cernent la lagune avant de disparaître en forêt.
Les premiers vols de grues arrivent et tournent plusieurs fois au-dessus de la lagune.
Cela me permet de réaliser quelques clichés de vols dans le soleil couchant et de repérer les zones, où les grues se posent, qui varient en fonction de la hauteur de l'eau.
Fort de l'expérience acquise lors de ces séances de repérages, je peux tenter d'aller les photographier posées, au lever du jour, avant qu'elles ne s'envolent vers les zones de gagnages où elles trouveront leur nourriture quotidienne.
La technique est assez simple : il suffit d'arriver par nuit noire, environ 2 heures avant le lever du jour et d'accéder discrètement jusqu'à l'emplacement d'affût repéré et d'attendre que le jour se lève.
Après quelques petits battements d'ailes en guise d'échauffement.
Elles s'envolent par petits groupes en trompetant.
La plupart du temps, elles font un tour complet de la lagune avant de disparaître derrière les arbres.
Je multiplie les sorties et l'ambiance change suivant les conditions météorologiques.
Les comportements des grues, eux, ne changent pas.
Elles s'envolent par petits groupes.
Elles font le tour de la lagune au ras de l'eau.
Tout ceci se passe dans le bruit assourdissant de leurs cris qui ne cessent jamais.
Peu à peu, elles prennent de l'altitude.
Même un épais brouillard ne perturbe pas leurs habitudes.
Elles regardent celles qui s'envolent.
De petits groupes se forment.
Elles s’appellent sans discontinuer.
Petit à petit, les rangs s'éclaircissent et les clichés sont plus aérés.
Cela contraste avec les photos faites en début d'affût.
Celles-ci sont souvent un peu chargées.
Tous ces petits points blancs sont des plumes de duvet que les grues perdent en s'envolant.
Pour finir un vol venant de quitter la lagune se dirigeant vers le soleil levant.